Après l’opposition citoyenne et légaliste, la désobéissance
civile du mouvement zadiste?
Quand les pouvoirs publics vont-ils enfin se réveiller?
Après l’annulation par
le Tribunal administratif de Poitiers en janvier 2014 du premier projet
d’implantation, les services de l’Etat ont instruit un second dossier: à
l’identique… Et l’ont autorisé à nouveau!
En février 2015,
l’APLIMAP et l’UNAN-CM ont écrit à Madame la Préfète pour dénoncer les
insuffisances du dossier et les errements du rapport d’enquête publique portant
sur le deuxième projet. Ces lettres ont été communiquées aux ministres de
l’Intérieur et de l’Ecologie.
Malgré tout, le 4 mars,
elle a signé l’arrêté autorisant la création du champ de 313 filières de la
Malconche (nous en avons été informés par la presse le 16 mars…).
Cette décision révèle une grave erreur d’appréciation
des enjeux territoriaux et économiques locaux, alors que la majorité des élus
et de la population oléronaise n’ont pas cessé d’exprimer les raisons de leur
opposition catégorique durant ces 4 dernières années de mobilisation.
Comme un fait exprès,
l’autorisation a été délivrée un mois avant la signature du décret ministériel créant
le Parc Naturel Marin des Pertuis charentais et de l’Estuaire de la Gironde: celui
ci prévoit des instances élargies de consultation sur les projets affectant
l’espace maritime et littoral qui auraient évidemment contrecarré les ambitions
des quelques ostréiculteurs porteurs du projet pharaonique des filières de la
Malconche.
Le 14 mars à
Saint-Denis d’Oléron, Mme Royal a été informée de la nature industrielle et
spéculative du projet et des risques environnementaux. Son cabinet ainsi que
celui du Secrétaitre d’Etat à la Mer ont reçu les derniers éléments du dossier.
Mme Batho, MM. Martin et Cuvillier avaient été alertés en leur temps, ainsi que
M. Bussereau, Président du Conseil Départemental, et bien d’autres élus de la
Charente Maritime.
A ce jour, ces alertes
dûment relayées par la majorité des maires de l’île n’ont reçu aucune écoute. Pour
quelle(s) raison(s) les autorités gouvernementales n’engagent-elles pas de médiation?
Après une décision de
justice condamnant ce projet, après un rapport d’enquête publique folklorique,
voire indigne de la République, après que les exactions des porteurs du projet
n’eurent donné lieu à aucune poursuite, nous concluons:
LE DÉNI DÉMOCRATİQUE DES AUTORİTÉS ET LEUR MÉPRİS VİS-À-VİS
DES CİTOYENS ET DES MAİRES OLÉRONNAIS PRODUİSENT LA RADICALİSATION.
Et les enjeux dépassent
le cadre d’un simple conflit d’usage: il s’agit bien, en empêchant l’implantation
des filières, de protéger les fondamentaux économiques, sociaux et environnementaux
de l’aménagement de notre territoire insulaire.
Rappelons que le projet
de filières qui vient d’être autorisé va détruire la qualité environnementale
d'un espace littoral exceptionnel, saper les bases de l'économie touristique
locale, et représente pour la profession une fuite en avant incontrôlée, coûteuse
pour la collectivité, dangereuse pour la survie des petits et moyens
producteurs:
- de gros producteurs
veulent produire encore plus alors qu'il existe des stocks importants
d'invendus.
- dans le contexte des
fortes mortalités, le calcul économique de ces gros producteurs est depuis
plusieurs années d'accroître de manière exponentielle les naissains et de
profiter des compensations pour pertes accordées par l’Etat.
- la production
d'huîtres naturelles ne pourra soutenir la concurrence d'une production massive
d'huîtres d'écloserie vendues beaucoup moins cher, l’emploi va dépérir.
- le rôle des écloseurs
devient central et la production massive d'huîtres triploïdes représente une
dérive inquiétante pour le maintien de la qualité et de la biodiversité.
Qui a chiffré l’impact
sur l’emploi de la baisse du prix des huîtres découlant des gains de
productivité ? Qui a chiffré les subventions publiques à budgéter pour la
mortalité sur de tels tonnages ?
Pour avoir une idée de
l’ampleur des enjeux financiers de ce projet, il faut se remémorer en septembre
dernier, quelques dizaines d’ostréiculteurs faisant le siège des élus de la Communauté
de communes, réunis pour voter une motion défavorable à la localisation du
projet.
Que croyez-vous qu’il
advint à coup de menaces, de feux de
bengale et d’huitres déversées?
La motion n’a pas été soumise
au vote et les élus communautaires ont exprimé le lendemain dans la presse leur
dégoût de ces pratiques d’un autre âge.
Malgré le lobby des
gros ostréiculteurs du CNC et du CRC, et le soutien qui leur est apporté par la
Préfecture, nous pensons qu’il est encore temps d’instaurer une gestion
pacifiée du dossier avant que la contestation ne se radicalise ou avant que les
juges ne tranchent une deuxième fois.
C’est à l’Etat de construire le compromis. Il s’agit
du devoir des pouvoirs publics.
La solution est connue de tous et très simple:
- rechercher un autre
site suffisamment loin des côtes (il y a par exemple des filières inexploitées
dans le Pertuis breton) si le CRC persiste dans son projet totalement inadapté
à la crise qu'il prétend résoudre!
- faire démanteler les
42 filières indûment installées dans l'Anse de la Malconche en 2012
Nos adhérents, nos élus, nos concitoyens, nos avocats, et bientôt
les zadistes paraît-il, tous sont entièrement mobilisés pour que l’Ile d’Oléron
regarde vers l’avenir !
UN MORATOİRE DOIT
SUSPENDRE İMMÉDİATEMENT L’EXÉCUTİON DE L’ARRÊTÉ PRÉFECTORAL DU 4 MARS 2015.
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